Il y a des coïncidences qui tombent à pic! A l'instant même où, sur une terrasse à Trou d'Eau Douce, j'allumais mon ordinateur pour écrire cet article, Steve McCurry m'envoyait un mail pour me donner de ses nouvelles. Des nouvelles venues du monde entier. Depuis notre dernière rencontre à New York à la mi-janvier, il y a donc exactement deux mois, Steve s'est rendu pour son travail à Cuba, Dubaï, en Birmanie, Italie, Thaïlande, Russie et .... en Inde, son autre pays. Je vous dis cela pour vous décrire , en si peu de lignes, qui est mon ami Steve: un homme généreux, attentionné, d'une gentillesse touchante mais aussi un magnifique photographe, un "photoreporter" tel qu'il aime à le dire et un infatigable voyageur qui, dans la longue liste de ses derniers voyages, revient toujours d'Inde ou, si exceptionnellement ce n'est pas le cas, y part... Depuis le début de sa carrière, il s'y est rendu près de cent fois. Et toujours pour la même raison: prendre des photos qui seront publiées en double page dans le "National Geographic", d'autres grands magazines ou ces livres. L'Inde est la source de son inspiration. Tout jeune photographe, il en rêvait avant même d'y mettre les pieds. Et ce jour-là en 1978, ce fut le coup de foudre: "I immediately fell in love with the people". Une histoire d'amour donc, entre lui et, non pas un pays, mais celles et ceux qui y vivent: les gens. Car Steve aime profondément, naturellement, les gens. Et cela se voit dans ses images, dans la sensibilité des regards qu'il parvient à capter, jamais en les volant mais en demandant l'autorisation, en créant entre lui et son personnage une relation de confiance. Steve n'est pas un voleur mais un ami qui donne de lui-même et qui, comme se doit de le faire un véritable ami, revient sans cesse sur les lieux de ses prises de vue pour dire bonjour. "Chacune des photos que j'ai prise est un souvenir individuel mais s'inscrit dans une histoire plus vaste", dit-il. D'où ses voyages incessants en Inde qui, bout à bout, racontent l'histoire d'un peuple à la manière d'un très long reportage. Si ses couleurs splendides sont la marque de ce grand photographe de Magnum, sa constance à revenir dans ce pays qu'il aime, sa rigueur et son honnêteté à toujours bien rendre compte de ce qu'il a vu, font de lui un modèle pour toute une génération de jeunes photographes. Son secret : plus que les paysages ou disons encore mieux que les paysages qu'il sait pourtant si bien photographier, sa recherche du sublime est tournée toute entière vers les êtres humains. Ainsi est Steve, un immense photographe. Alain Genestar
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