Nathacha Appanah repart à la conquête des Etats-Unis. Après The Last Brother (traduction de Le dernier frère), sort outre-atlantique Waiting for tomorrow, chez l’éditeur de renom Graywolf Press, une traduction de En attendant demain le cinquième et avant-dernier roman de Natascha Appanah. L’occasion pour la plus célèbre écrivaine mauricienne de percer à nouveau le marché anglophone. Rappelons que son dernier roman, Tropique de la violence, a frôlé le Goncourt et reçu notamment les prix Femina des lycéens et France télévisions en 2017. L’occasion était belle de contacter Nathacha Appanah sur cette sortie américaine. Depuis son domicile à Caen, en France, Nathacha Appanah a répondu aux questions de La Isla. Nathacha Appanah, après Le dernier frère c’est votre avant-dernier roman En attendant demain qui va sortir ce 3 avril aux Etats-Unis chez Graywolf Press. Est-ce une fierté? C'est surtout une grande joie parce qu'il est difficile pour des écrivains francophones d'être traduit en anglais. Je suis reconnaissante également d'avoir trouvé une éditrice américaine (Katie Dublinski qui travaille chez Graywolf Press) qui semble apprécier mon travail et qui me soutient. Graywolf Press est un éditeur indépendant, avec un catalogue exigeant (poésie et prose); être des leurs est un honneur pour moi. Tropique de la violence sera également publié chez eux après la sortie britannique prévue cette année. Les critiques américaines sont très positives à votre égard. Le New-York Times écrit "Appanah’s is a beautiful new voice", Publishers Weekly qualifie votre écriture d’"impressive". Auriez-vous imaginé, à l’écriture de votre premier roman (Les Rochers de Poudre d’Or - 2002), que vos mots puissent un jour parcourir le monde? Les critiques sont celles qu'avait obtenu The Last Brother. On attendra celles sur Waiting for Tomorrow à sa sortie en avril prochain mais je peux d'ores et déjà vous annoncer que le roman a été sélectionné pour le Indie List du mois d'avril (www.indiebound.org/indie-next-list) - c'est une sélection mensuelle établie par les libraires des Etats-Unis. Et non, je n'avais pas imaginé cela en écrivant Les Rochers de Poudre d'Or... Il aura fallu plus de 3 ans entre l’annonce de l’éditeur Graywolf Press (septembre 2015) et la sortie prochaine de Waiting for tomorrow aux Etats-Unis. Comment s’est passé le processus de traduction ? Très bien. J'ai la chance d'avoir un traducteur génial (Geoffrey Strachan) et comme il est très occupé, nous avons attendu qu'il soit libre pour traduire mon roman. La couverture de Kimberly Glyder est très belle (voir photo). Vous dites qu’elle vous "émeut profondément". Oui, parce qu'elle fait écho à un passage particulier du roman avec des cygnes... Votre dernier roman Tropique de la violence, d’une puissance troublante, a reçu des prix prestigieux. Pensez-vous avoir passé un cap avec ce roman? Je ne pense pas à ces choses-là. Ecrire est un travail extrêmement solitaire et prix ou pas, le travail ne change pas. Il y a toujours ce doute angoissant, cette obsession de raconter sincèrement. Où en êtes-vous de l’écriture de votre prochain roman? J'y travaille. Vous vivez à Caen depuis plusieurs années. Après l’île Maurice, Paris, Mayotte,… la Normandie peut-elle devenir le décor d’un prochain roman? Pourquoi pas? C'est une belle région mais que je quitte bientôt...
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